Plus de 1800 élèves ont fait leur rentrée cette année au lycée français international Victor Segalen. Ils étaient 35 en 1964 ; quarante-quatre ans après, c’est l’occasion de revenir sur l’histoire mouvementée de l’enseignement français laïc à Hong Kong.
Après la Seconde guerre mondiale, l’enseignement français, auparavant assuré par les prêtres missionnaires et les sœurs, est moribond. Les vestiges des deux écoles confessionnelles, Saint-Joseph pour les garçons et Saint-Paul pour les filles, ne peuvent plus assurer leurs fonctions. Pour pallier ce manque, un comité de parents est créé au début des années 1960 et, sous l’impulsion de l’énergique Yolande Arnulfy, les deux premières classes de la Petite école francophone voient le jour. Les 35 élèves sont accueillis dans les locaux de Béthanie, l’ancien sanatorium des Pères des Missions Etrangères de Paris.
D’autres solutions doivent rapidement être envisagées car l’édifice ne peut supporter les effectifs croissants ; 70 élèves en 1969, 150 en 1975. Commence alors une longue errance. Un petit séjour dans les locaux de l’Alliance française de Wan Chai avec le jardin public pour toute cour de récréation, puis retour à Pok Fu Lam au Catholic centre. En septembre 1975, c’est au tour de l’ancien hôpital militaire de Borrett road de recevoir les élèves. Ce bâtiment victorien en brique est bien plus adapté aux besoins et absorbe la croissance.
Le gouvernement français reconnaît officiellement l’existence de l’école et Pierre Hudelot est le premier professeur diligenté sur place par l’éducation nationale. Agréé également par le gouvernement de Hong Kong, l’établissement devient Ecole française internationale et poursuit ses développements ambitieux avec un nouveau déménagement… dans ses propres locaux.D’autres solutions doivent rapidement être envisagées car l’édifice ne peut supporter les effectifs croissants ; 70 élèves en 1969, 150 en 1975. Commence alors une longue errance. Un petit séjour dans les locaux de l’Alliance française de Wan Chai avec le jardin public pour toute cour de récréation, puis retour à Pok Fu Lam au Catholic centre. En septembre 1975, c’est au tour de l’ancien hôpital militaire de Borrett road de recevoir les élèves. Ce bâtiment victorien en brique est bien plus adapté aux besoins et absorbe la croissance.
Au cours de l’année scolaire 1983-1984, près de 350 enfants entrent dans l’actuel bâtiment de Jardine’s. Le terrain a été concédé par le gouvernement en échange de la création de la filière internationale ; c’est chose faite à la rentrée 1984 avec 150 nouveaux élèves. Les modifications sont nombreuses au cours des années suivantes, mais dès le début des années 1990, ces aménagements ne sont toutefois pas suffisants. Les classes de maternelles migrent à nouveau de Jardine’s à Stanley fort puis dans l’ancien hôpital militaire de Kowloon.
Les statuts évoluent avec les multiples reconnaissances du gouvernement de Hong Kong. En 1988, l’école devient lycée français international et en 1995, on baptise enfin l’établissement du nom de Victor Segalen… qui n’a jamais vécu à Hong Kong mais dont la passion pour la Chine résonne comme une fidèle marque d’attachement. Le cap symbolique des 1000 élèves est alors atteint et c’est encore la crise du logement.
Le 1er juillet 1997, la première pierre d’un nouveau bâtiment est posée, sur un terrain donné par le gouvernement. En 1999, c’est la naissance officielle de «Blue Pool», qui accueille collège et lycée ainsi que toute l’administration nécessaire d’un établissement dont l’expansion semble ne jamais vouloir s’arrêter. Depuis, les maternelles ont à nouveau été déménagées à Sheung Wan, faute de place. Jardine’s et Blue Pool poursuivent leurs aménagements pour grignoter de l’espace. A cette rentrée 2008, une énième extension a vu le jour à Jardine’s et les poutrelles commencent leur valse sur le toit de Blue Pool pour ajouter un nouvel étage…
FD.
Sources : Soizick Casteleyn, LFI Gazette, mars 1999 ; Lycée français international Victor Segalen. Crédits photographiques : Lycée français international Victor Segalen.
3 commentaires:
J'ai été un des premiers élèves de cette école où j'ai passé mon BEPC en 1963, avec pour examinateurs des représentants du Consulat Général de France à Hong-Kong. L'histoire retracée ci-dessus est en beaucoup de points éloignée de la réalité. L'école s'est dès l'origine installée dans les locaux de l'Alliance Française, animée par Iny Houël. L'Alliance ne résidait pas à Wanchai proprement dit. Si le révérent père Chagny a bien été choisi pour y enseigner le français, l'école était purement laïque et n'avait rien de "confessionnel".
Monsieur,
Merci pour vos remarques. L'histoire racontée ici est faite, comme toute histoire, à partir de sources incomplètes, souvent exactes et parfois déformées, mais qui ont le mérite d'exister. Rien ne vaut les témoignages de première main et je ne peux que vous inciter à vous mettre en relation avec nous (fdremeaux@lfis.edu.hk) pour restituer avec plus d'exactitude ces années de présences françaises à Hong Kong, non seulement pour ce qui concerne l'école, mais aussi le reste... Les recherches ici présentées s'enrichissent et un projet de livre sur la présence française à Hong Kong verra bientôt le jour... toutes les précisions y seront les bienvenues.
Merci encore et au plaisir de vous lire au plus vite,
Bien cordialement,
FD.
Merci de vos aimables commentaires. J'ai recherché dans mes souvenirs depuis d'autres informations.
Nous disposions de 3 ou 4 salles de cours. Les cours avaient lieu le matin.
Les premiers enseignants étaient:
1. Mathématiques: M. TRAN
2. Français: RP CHAGNY
3. Histoire: J-P ANGREMY (aujourd'hui académicien)
4. Anglais: S. VAN AERSSEN
...
Les premiers élèves inscrits furent:
François CHENG
Anne SOULOUMIAC
Catherine GUELFI
Alain SOULOUMIAC
et 5 à 6 autres dont la mémoire ne me revient pas pour l'instant.
Je vais prendre contact avec l'adresse que vous m'avez recommandée. Il serait bon de pouvoir mieux reconstruire ce passé qui précède de peu la reconnaissance de la Chine par la France.
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