Le 4 août 1938, Air France réalise la première liaison commerciale aérienne entre la France et Hong Kong. Le voyage prend six jours et s’effectue à bord d’un trimoteur Dewoïtine 338. A cette époque, le transport aérien lointain relève encore de l’aventure et la nouvelle ligne est l’héritière de la «ligne Noguès» d’Air Orient. En 2008, 70 ans plus tard, la ligne Paris Hong Kong demeure une des lignes les plus dynamiques de la compagnie française.
Le 4 août 1938, un appareil d’Air France atterrit à Hong Kong sur l’aéroport de Kai Tak et réalise ainsi la première liaison commerciale entre la France et Hong Kong. La ligne d’Air France est l’héritière de la ligne d’Air Orient qui, au début des années 30, permettait déjà de voyager de France en Indochine puis de poursuivre le périple jusqu’à Hong Kong.
La première liaison aérienne régulière entre la France et l’Asie fut en effet assurée par la compagnie Air Orient, fondée en 1930 et dont l’emblème, l’hippocampe ailé, allait être adopté par Air France. Cette ligne vers l’Extrême-Orient est alors connue comme la «ligne Noguès», du nom de son fondateur, le pionnier de l’aviation Maurice Noguès. Ce dernier, aviateur confirmé et héros de la Première guerre mondiale, devient en 1927 directeur technique de la compagnie Air Union-lignes d'Orient, AULO, spécialisée dans les voyages aériens vers l’Orient et qui, après sa fusion avec Air Asie, donnera naissance à Air Orient. Le projet de celui que l’on a surnommé le «Mermoz de l’Orient» est de mettre en place un service aérien régulier vers l’Indochine afin de concurrencer le voyage maritime, qui prend alors trente jours.
Le lancement de la ligne aérienne vers Hong Kong se fera en plusieurs étapes. Il s’agit d’abord, en juin 1929, de l’inauguration des vols réguliers de Marseille vers Beyrouth. L’étape suivante, c’est le saut du Moyen-Orient vers l’Asie, vers l’Indochine. Le voyage inaugural, avec Maurice Noguès aux commandes, a lieu en 1931: départ de Marseille, le 17 janvier, à bord d’un hydravion CAMS 53, escale à Tripoli et changement d’avion pour un Farman 300 puis décollage pour Karachi; nouveau changement d’appareil, pour un Fokker VII et dernier saut pour Saigon, le tout en douze jours! A la suite de ce premier vol, un service hebdomadaire est mis en place de Marseille à Saigon, en dix jours et demi de vol et avec dix-sept escales. Maurice Noguès trouvera d’ailleurs la mort lors d’un voyage retour de la ligne d’Indochine, le 15 janvier 1934 quand son avion Dewoitine 332 Emeraude s’écrasera dans le Morvan, en route pour le Bourget.
En octobre 1933 la compagnie Air France naît de la fusion de cinq compagnies aériennes, la S.G.T.A., la C.I.D.N.A., Aéropostale, Air Orient et Air Union. Air France reprendra la ligne vers Saigon d’Air Orient, ligne qui permettait déjà un prolongement vers Hong Kong, en changeant de compagnie aérienne et en empruntant un appareil de la compagnie britannique Imperial Airways lors de l’escale de Bangkok ou à l’arrivée à Saigon. La rationalisation des réseaux et des matériels d’Air France, compagnie de 259 appareils de 31 types différents lors de sa création, permet d’introduire dans la flotte les avions français les plus performants de l’époque, dont, en 1938, le Dewoïtine 338, élégant trimoteur à trains rétractables, commandé à 31 exemplaires par Air France et qui autorise des vols entre deux escales de près de 2000 km.
Caractéristiques du trimoteur Dewoitine 338
Moteurs : 3 x 575 chevaux
Envergure : 29,40 m
Longueur : 22,15 m
Poids total max. : 11800 kg
Vitesse max. : 320 km/h
Vitesse de croisière : 280km/h
Autonomie : 2000 km
Nombre de passagers : 22 mais les avions affectés sur la ligne d’Extrême-Orient, en version long courrier de luxe et fauteuils-couchettes, n’emportent que 12 passagers.
L’introduction de cet appareil moderne sur le réseau d’Air France en Asie va alors permettre de réduire le nombre d’escales, d’éviter le changement d’appareil et de raccourcir la durée du voyage sur la ligne Paris-Saigon, réduite de moitié et qui passe ainsi à six jours en 1938. La ligne Marseille-Saigon est ouverte en janvier 1938 et six appareils y sont affectés. Le prolongement de la ligne de Saigon, puis Hanoi, vers Hong Kong, sans changement de compagnie devient alors facilement envisageable. Le tronçon Saigon-Hanoi, de 1200 km, est d’ailleurs le plus long du voyage. La dernière étape, entre Hanoi et Hong Kong, longue de 870km ne présente pas de difficultés particulières et l’autonomie du Dewoitine 338 offre des conditions de sécurité satisfaisantes. Le voyage s’effectue cependant après 18 escales: Naples, Corfou, Athènes, Castellorizo, Tripoli du Liban, Damas, Bagdad, Bouchir, Djask, Karachi, Jodhpur, Allahabad, Calcutta, Akyab, Rangoun, Bangkok, Saigon, Hanoi.
Le premier vol a donc lieu le 4 août 1938, à bord du trimoteur F-AQBF «Ville de Vientiane», avec quatre passagers. Les vols hebdomadaires continueront ensuite pendant près de deux ans. La liaison s’interrompt en effet en juin 1940, du fait de l’Armistice. Après guerre, les vols Paris Hong Kong, via Saigon, démarrent en 1947, avec des Douglas DC3 et leurs 20 passagers. Dans les décennies qui suivent, le progrès technique et la maturité du transport aérien vont permettre à la liaison Paris Hong Kong de gagner en vitesse, en capacité et en fréquence des vols. Au DC3 succèdent ainsi dans les années 50 les Lockheed Constellation puis Super Constellation (100 passagers). A partir de 1960, c’est l’ère du réacteur avec la mise en service du Boeing 707 (150 passagers) et Hong Kong est desservie par 3 vols hebdomadaires. Les premiers vols sans escale ont lieu en 1991 sur Boeing 747 (400 passagers) et le vol Paris Hong Kong devient quotidien en 1993. En 2008, 70 ans après la première liaison commerciale de la compagnie, deux vols quotidiens d’Air France desservent Paris et Hong Kong dans les deux sens avec des Boeing 777 et transportent chaque année plus de 300 000 passagers. En 2010 atterrira à Hong Kong le nouvel Airbus A380 aux couleurs d’Air France, avec plus de 550 passagers, lointain descendant du Dewoïtine 338 avec ses quatre passagers du vol inaugural.
La première liaison aérienne régulière entre la France et l’Asie fut en effet assurée par la compagnie Air Orient, fondée en 1930 et dont l’emblème, l’hippocampe ailé, allait être adopté par Air France. Cette ligne vers l’Extrême-Orient est alors connue comme la «ligne Noguès», du nom de son fondateur, le pionnier de l’aviation Maurice Noguès. Ce dernier, aviateur confirmé et héros de la Première guerre mondiale, devient en 1927 directeur technique de la compagnie Air Union-lignes d'Orient, AULO, spécialisée dans les voyages aériens vers l’Orient et qui, après sa fusion avec Air Asie, donnera naissance à Air Orient. Le projet de celui que l’on a surnommé le «Mermoz de l’Orient» est de mettre en place un service aérien régulier vers l’Indochine afin de concurrencer le voyage maritime, qui prend alors trente jours.
Le lancement de la ligne aérienne vers Hong Kong se fera en plusieurs étapes. Il s’agit d’abord, en juin 1929, de l’inauguration des vols réguliers de Marseille vers Beyrouth. L’étape suivante, c’est le saut du Moyen-Orient vers l’Asie, vers l’Indochine. Le voyage inaugural, avec Maurice Noguès aux commandes, a lieu en 1931: départ de Marseille, le 17 janvier, à bord d’un hydravion CAMS 53, escale à Tripoli et changement d’avion pour un Farman 300 puis décollage pour Karachi; nouveau changement d’appareil, pour un Fokker VII et dernier saut pour Saigon, le tout en douze jours! A la suite de ce premier vol, un service hebdomadaire est mis en place de Marseille à Saigon, en dix jours et demi de vol et avec dix-sept escales. Maurice Noguès trouvera d’ailleurs la mort lors d’un voyage retour de la ligne d’Indochine, le 15 janvier 1934 quand son avion Dewoitine 332 Emeraude s’écrasera dans le Morvan, en route pour le Bourget.
En octobre 1933 la compagnie Air France naît de la fusion de cinq compagnies aériennes, la S.G.T.A., la C.I.D.N.A., Aéropostale, Air Orient et Air Union. Air France reprendra la ligne vers Saigon d’Air Orient, ligne qui permettait déjà un prolongement vers Hong Kong, en changeant de compagnie aérienne et en empruntant un appareil de la compagnie britannique Imperial Airways lors de l’escale de Bangkok ou à l’arrivée à Saigon. La rationalisation des réseaux et des matériels d’Air France, compagnie de 259 appareils de 31 types différents lors de sa création, permet d’introduire dans la flotte les avions français les plus performants de l’époque, dont, en 1938, le Dewoïtine 338, élégant trimoteur à trains rétractables, commandé à 31 exemplaires par Air France et qui autorise des vols entre deux escales de près de 2000 km.
Caractéristiques du trimoteur Dewoitine 338
Moteurs : 3 x 575 chevaux
Envergure : 29,40 m
Longueur : 22,15 m
Poids total max. : 11800 kg
Vitesse max. : 320 km/h
Vitesse de croisière : 280km/h
Autonomie : 2000 km
Nombre de passagers : 22 mais les avions affectés sur la ligne d’Extrême-Orient, en version long courrier de luxe et fauteuils-couchettes, n’emportent que 12 passagers.
L’introduction de cet appareil moderne sur le réseau d’Air France en Asie va alors permettre de réduire le nombre d’escales, d’éviter le changement d’appareil et de raccourcir la durée du voyage sur la ligne Paris-Saigon, réduite de moitié et qui passe ainsi à six jours en 1938. La ligne Marseille-Saigon est ouverte en janvier 1938 et six appareils y sont affectés. Le prolongement de la ligne de Saigon, puis Hanoi, vers Hong Kong, sans changement de compagnie devient alors facilement envisageable. Le tronçon Saigon-Hanoi, de 1200 km, est d’ailleurs le plus long du voyage. La dernière étape, entre Hanoi et Hong Kong, longue de 870km ne présente pas de difficultés particulières et l’autonomie du Dewoitine 338 offre des conditions de sécurité satisfaisantes. Le voyage s’effectue cependant après 18 escales: Naples, Corfou, Athènes, Castellorizo, Tripoli du Liban, Damas, Bagdad, Bouchir, Djask, Karachi, Jodhpur, Allahabad, Calcutta, Akyab, Rangoun, Bangkok, Saigon, Hanoi.
Le premier vol a donc lieu le 4 août 1938, à bord du trimoteur F-AQBF «Ville de Vientiane», avec quatre passagers. Les vols hebdomadaires continueront ensuite pendant près de deux ans. La liaison s’interrompt en effet en juin 1940, du fait de l’Armistice. Après guerre, les vols Paris Hong Kong, via Saigon, démarrent en 1947, avec des Douglas DC3 et leurs 20 passagers. Dans les décennies qui suivent, le progrès technique et la maturité du transport aérien vont permettre à la liaison Paris Hong Kong de gagner en vitesse, en capacité et en fréquence des vols. Au DC3 succèdent ainsi dans les années 50 les Lockheed Constellation puis Super Constellation (100 passagers). A partir de 1960, c’est l’ère du réacteur avec la mise en service du Boeing 707 (150 passagers) et Hong Kong est desservie par 3 vols hebdomadaires. Les premiers vols sans escale ont lieu en 1991 sur Boeing 747 (400 passagers) et le vol Paris Hong Kong devient quotidien en 1993. En 2008, 70 ans après la première liaison commerciale de la compagnie, deux vols quotidiens d’Air France desservent Paris et Hong Kong dans les deux sens avec des Boeing 777 et transportent chaque année plus de 300 000 passagers. En 2010 atterrira à Hong Kong le nouvel Airbus A380 aux couleurs d’Air France, avec plus de 550 passagers, lointain descendant du Dewoïtine 338 avec ses quatre passagers du vol inaugural.
CR.
Sources : Air France, Musée Air France, revues aéronautiques spécialisées.
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