En service sur la ligne d’Extrême-Orient pendant plus de deux décennies, le paquebot «Félix Roussel» des Messageries Maritimes a fait escale à Hong Kong des dizaines de fois, y débarquant des passagers qui découvraient la Chine ou embarquant ceux qui, au contraire, retournaient vers la métropole, après des mois, voire des années passées dans le Pays du Milieu.
Il est des navires qui symbolisent une ligne de navigation ou un continent et des ports de destination. Le « Normandie», le «France» et le «Queen Mary» évoquent ainsi dans la mémoire collective la ligne Transatlantique, l’Amérique et New York. Un navire a longtemps représenté la ligne d’Extrême-Orient, l’Indochine, la Chine, le Japon et bien sûr Hong Kong, où il a régulièrement fait escale des années 30 aux années 50. Ce navire, le «Félix Roussel», a été mis en service en 1931 sur la ligne d’Extrême-Orient des Messageries Maritimes, à une époque où le transport aérien était balbutiant (la première liaison aérienne d’Air France, Marseille-Hong Kong, date de 1938). Le paquebot a ensuite navigué sur cette ligne jusqu’en 1955, année où, déjà, les «Constellations» d’Air France transportaient 100 passagers à chaque voyage entre Paris et Hong Kong. Pendant près de 25 ans, le «Félix Roussel» a donc constitué le moyen de transport normal entre la France et Hong Kong. Son nom se retrouve ainsi, au fil des pages, dans les mémoires, les récits de voyages, les compte-rendus de mission ou les documents administratifs des Français qui débarquèrent ou embarquèrent à Hong Kong. En ce sens, le «Félix Roussel» a sa place dans la saga des Français de Hong Kong.
Il est des navires qui symbolisent une ligne de navigation ou un continent et des ports de destination. Le « Normandie», le «France» et le «Queen Mary» évoquent ainsi dans la mémoire collective la ligne Transatlantique, l’Amérique et New York. Un navire a longtemps représenté la ligne d’Extrême-Orient, l’Indochine, la Chine, le Japon et bien sûr Hong Kong, où il a régulièrement fait escale des années 30 aux années 50. Ce navire, le «Félix Roussel», a été mis en service en 1931 sur la ligne d’Extrême-Orient des Messageries Maritimes, à une époque où le transport aérien était balbutiant (la première liaison aérienne d’Air France, Marseille-Hong Kong, date de 1938). Le paquebot a ensuite navigué sur cette ligne jusqu’en 1955, année où, déjà, les «Constellations» d’Air France transportaient 100 passagers à chaque voyage entre Paris et Hong Kong. Pendant près de 25 ans, le «Félix Roussel» a donc constitué le moyen de transport normal entre la France et Hong Kong. Son nom se retrouve ainsi, au fil des pages, dans les mémoires, les récits de voyages, les compte-rendus de mission ou les documents administratifs des Français qui débarquèrent ou embarquèrent à Hong Kong. En ce sens, le «Félix Roussel» a sa place dans la saga des Français de Hong Kong.
Paquebot d’une série de trois («Aramis» et «Georges Philippar»), le «Félix Roussel» est construit en 1930 aux chantiers de Saint-Nazaire. Long de 171m, d’un déplacement de 21000 tonnes, le «Félix Roussel» transporte environ 400 passagers, dont près de 200 en première classe. Sa décoration intérieure est réalisée dans le style khmer, que le grand public a pu découvrir lors de l’Exposition Coloniale organisée en 1931 à la Porte de Vincennes, grande manifestation dont le pavillon phare est la reconstitution du temple d’Angkor. Le paquebot est mis en service sur la ligne d'Extrême-Orient des «Services Contractuels des Messageries Maritimes» et il entame sa première croisière le 26 février 1931, au départ de Marseille. Le navire emprunte le canal de Suez, fait escale entre autres à Beyrouth, Port Saïd, Aden, Colombo, Singapour, Saigon, puis Hong Kong.
Les frères des Missions Etrangères de Paris, qui venaient à Hong Kong pour y préparer leur séjour en Chine, empruntent alors le paquebot «Félix Roussel». En mars 1932, le navire embarque à Hong Kong le cercueil de Georges-Marie Haardt, chef de la célèbre expédition de la «Croisière jaune» organisée par André Citroën. Arrivé de Pékin à l’issue d’une expédition de près d’un an, Georges-Marie Haardt, épuisé, décède d’une grippe à Hong Kong le 16 mars 1932. Son cercueil, embarqué sur le «Félix Roussel», retrouve à Saïgon, escale suivante, les véhicules et les équipages de l’expédition, avant le retour en France.En 1935, le «Félix Roussel» subit une longue immobilisation aux Chantiers de la Ciotat afin d’améliorer ses performances. Le navire reprend du service et entame un nouveau voyage le 15 mai 1936, à destination de la Chine et du Japon.
Le 15 juin 1937, la famille de Jules Leurquin, consul de France, quitte Hong Kong à bord du «Félix Roussel» pour revenir en France. Le consul, deux mois plus tard, effectue le même voyage et quitte la Chine, où il vient de passer 29 ans. Il y reviendra en 1938 !L’invasion de la France surprend le «Félix Roussel» à Port Saïd, lors de son retour d'Extrême-Orient. Réquisitionné par la Royal Navy, le navire et son équipage rallient ensuite les Forces Navales Françaises Libres, FNFL. Pendant la Deuxième guerre mondiale, le «Félix Roussel» sert de transport de troupes entre différentes régions de l’Empire britannique. En escale à Singapour lors de l’invasion de la cité par l’armée japonaise, en février 1942, il est attaqué par des bombardiers japonais et ses canons anti-aériens abattent deux avions mais le bateau est touché par deux bombes. Le 7 février 1942, le navire réussit à embarquer 1100 femmes et enfants, rapatriés de Singapour aux Indes. En 1950, pour ses services rendus pendant le conflit, le «Félix Roussel» recevra la Croix de Guerre.
En 1946, le « Félix Roussel » reprend son service sur la ligne d'Extrême-Orient des Messageries Maritimes. Il subit un grand carénage aux Chantiers de Dunkerque de juin 1948 à septembre 1950 puis, du 22 septembre 1950 au 24 avril 1955, il assure de nouveau la ligne Marseille-Saigon-Hong Kong-Japon.
En juin 1951, Jacques Guillermaz, attaché militaire auprès du consulat de France à Hong Kong, futur sinologue de renom, quitte Hong Kong pour rejoindre Paris, à bord du «Félix Roussel». L’accompagne dans ce voyage de retour vers la métropole le diplomate Robert Jobez, qui vient de passer cinq ans comme consul de France à Hong Kong , où il a ré-ouvert le consulat en 1946, après quatre années de fermeture du poste.
Vendu en avril 1955 et rayé des listes des navires français le 21 octobre 1955, le «Félix Roussel» est démoli à Bilbao en 1974. Le «Félix Roussel» fut un des derniers représentants de ces «paquebots vers l’Orient», qui laissèrent de profonds souvenirs à leurs passagers, amenés à vivre plusieurs semaines à leur bord. A la fin des années 50, la vente de ces navires correspond à l’arrêt des lignes maritimes lointaines et à l’entrée dans sa maturité du transport aérien.
Le 15 juin 1937, la famille de Jules Leurquin, consul de France, quitte Hong Kong à bord du «Félix Roussel» pour revenir en France. Le consul, deux mois plus tard, effectue le même voyage et quitte la Chine, où il vient de passer 29 ans. Il y reviendra en 1938 !L’invasion de la France surprend le «Félix Roussel» à Port Saïd, lors de son retour d'Extrême-Orient. Réquisitionné par la Royal Navy, le navire et son équipage rallient ensuite les Forces Navales Françaises Libres, FNFL. Pendant la Deuxième guerre mondiale, le «Félix Roussel» sert de transport de troupes entre différentes régions de l’Empire britannique. En escale à Singapour lors de l’invasion de la cité par l’armée japonaise, en février 1942, il est attaqué par des bombardiers japonais et ses canons anti-aériens abattent deux avions mais le bateau est touché par deux bombes. Le 7 février 1942, le navire réussit à embarquer 1100 femmes et enfants, rapatriés de Singapour aux Indes. En 1950, pour ses services rendus pendant le conflit, le «Félix Roussel» recevra la Croix de Guerre.
En 1946, le « Félix Roussel » reprend son service sur la ligne d'Extrême-Orient des Messageries Maritimes. Il subit un grand carénage aux Chantiers de Dunkerque de juin 1948 à septembre 1950 puis, du 22 septembre 1950 au 24 avril 1955, il assure de nouveau la ligne Marseille-Saigon-Hong Kong-Japon.
En juin 1951, Jacques Guillermaz, attaché militaire auprès du consulat de France à Hong Kong, futur sinologue de renom, quitte Hong Kong pour rejoindre Paris, à bord du «Félix Roussel». L’accompagne dans ce voyage de retour vers la métropole le diplomate Robert Jobez, qui vient de passer cinq ans comme consul de France à Hong Kong , où il a ré-ouvert le consulat en 1946, après quatre années de fermeture du poste.
Vendu en avril 1955 et rayé des listes des navires français le 21 octobre 1955, le «Félix Roussel» est démoli à Bilbao en 1974. Le «Félix Roussel» fut un des derniers représentants de ces «paquebots vers l’Orient», qui laissèrent de profonds souvenirs à leurs passagers, amenés à vivre plusieurs semaines à leur bord. A la fin des années 50, la vente de ces navires correspond à l’arrêt des lignes maritimes lointaines et à l’entrée dans sa maturité du transport aérien.
CR.
Sources : www.frenchlines.com et Philippe Ramona, Paquebots vers l’Orient, Alan Sutton, 2001. Crédits photographiques : Philippe Ramona.
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