vendredi 12 septembre 2008

1848 : Les soeurs de Saint Paul de Chartres s'installent à Hong-Kong

Le 12 septembre 1848, les sœurs de la congrégation de Saint Paul de Chartres débarquent à Hong Kong. Monseigneur Forcade, évêque à Hong Kong des Missions Etrangères de Paris, a invité les sœurs à rejoindre le territoire pour y poursuivre leur œuvre caritative. 160 ans plus tard, les sœurs sont toujours actives à Hong Kong dans les domaines de la santé et de l’éducation.
Le 11 décembre 1847, Monseigneur Théodore Augustin Forcade, de la Société des Missions Étrangères de Paris et premier évêque à avoir été ordonné à Hong-Kong le 21 février 1847, écrit à la Révérende Mère Générale des soeurs de Saint Paul de Chartres pour inviter la Congrégation à venir à Hong Kong afin d’y établir un hôpital, un pensionnat et un noviciat.
Fondée en 1696 par l’abbé Louis Chauvet, la congrégation des sœurs de Saint Paul de Chartres est un des plus anciens ordres missionnaires féminins. Sa présence en Asie débute en 1848 avec l’arrivée à Hong Kong de quatre de ses membres. La Révérende Mère Générale accepte en effet l’invitation de Mgr Forcade et, le 12 septembre 1848, quatre sœurs, Sœur Alphonsine (la propre sœur de Mgr Forcade, Calixte Forcade) Sœur Auguste Gallois, Sœur Gabrielle Joubin et Sœur Louise Morse, débarquent à Hong-Kong après un long voyage de quatre mois, via Londres et Le Cap.
Les quatre sœurs constatent très vite que la tâche la plus urgente est la prise en charge des nombreux bébés, essentiellement des filles, abandonnés chaque jour par leur mère. Dès le 1er octobre 1848, elles recueillent leur premier bébé et, fin 1848, 170 enfants ont déjà été secourus. Cette entreprise s’effectue cependant dans des conditions matérielles et sanitaires difficiles. Sœur Alphonsine est ainsi la première soeur à payer du sacrifice de sa vie l’oeuvre apostolique et charitable entreprise par la congrégation. Elle s’éteint en effet le 11 octobre 1850, deux ans seulement après son arrivée à Hong Kong. En 1851 les sœurs de Saint Paul s’installent à Wan Chai et créent «L’Asile de la Sainte enfance», en référence à l’institution du même nom en France qui finance l’orphelinat de Hong Kong. Au cours des décennies qui suivent, des milliers d’enfants sont sauvés, recueillis, nourris, éduqués. Nombre d’entre eux sont adoptés par des familles de Hong Kong ou par des familles d’étrangers. Hong Kong sert ensuite de base de départ aux sœurs de Saint Paul de Chartres pour poursuivre leurs actions missionnaires en Asie. Après Macao en 1854, elles s’installent en Indochine en 1860, puis en Corée, au Japon, en Thaïlande, aux Philippines et en Chine.
Au recueil des orphelins, les sœurs ajoutent vite les soins médicaux envers les plus nécessiteux. Pendant l’épidémie de peste de 1894, qui permet à Alexandre Yersin d’isoler le bacille de la peste, les sœurs accueillent non seulement des enfants atteints par la maladie mais aussi des femmes âgées. Peu à peu, un hospice pour personnes âgées puis un centre d’accueil pour handicapés voient le jour. La communauté fonde ensuite, en 1898, un hospice pour les vieillards, puis en 1903 un hôpital à Wanchai sur un terrain offert par l’administration coloniale britannique.
En 1899, les sœurs créent le Noviciat que souhaitait Mgr Forcade et qui est inauguré le 11 février 1899. En 1908, l’Asile de la Sainte Enfance ne suffisant plus aux besoins, le Gouverneur britannique Sir Frederick Lugard inaugure à Wanchai «Le Calvaire», hôpital pour les démunis et refuge pour les pauvres, plus tard transformé en école.
Mais bientôt les locaux de Wanchai ne suffisent plus et les sœurs de St Paul de Chartres se lancent en 1916 dans un déménagement historique vers Causeway Bay, où elles construisent un couvent, un noviciat, un orphelinat, une école et l’hôpital de Saint Paul. Les sœurs étendent aussi leurs activités à Kowloon, où elles construisent l’hôpital de Sainte Thérèse.
160 ans après leur arrivée, les Sœurs de Saint Paul de Chartres sont toujours très actives à Hong Kong. Les orphelinats ont heureusement pu fermer, faute d’enfants à recueillir, mais les sœurs continuent de déployer leur énergie dans les domaines de l’éducation (maternelles de St Paul à Taipo, écoles catholiques primaires et secondaires de Happy Valley et de Lam Tin) et de la santé (hôpitaux de Sainte Thérèse et de Saint Paul), symboles d’une présence française continue et des liens tissés avec la population de Hong Kong.
CR.

Sources et crédits photographiques: Sœurs de Saint Paul de Chartres, Hong Kong.

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