Dès l’Appel du 18 juin lancé par le général de Gaulle, le consul de France à Hong Kong et la majorité de la petite communauté française du territoire se rallient à la France Libre. Tous les Français Libres combattent auprès des Britanniques lors de l’invasion de Hong Kong par l’armée japonaise en décembre 1941 et plusieurs meurent au combat. Les survivants de la communauté française subissent ensuite 44 mois d’une occupation éprouvante, jusqu’à au retour des forces britanniques, en septembre 1945.
En septembre 1939, la communauté française de Hong Kong compte environ 120 personnes, essentiellement des marchands et des employés de maisons de commerce, mais aussi des pères missionnaires et des soeurs des différents ordres religieux. La déclaration de guerre et la mobilisation générale n’ont que peu d’influence sur les effectifs de la communauté française, de moyenne d’âge relativement élevée. Mais l’invasion de la France le 10 mai 1940, l’Appel du 18 juin du général de Gaulle et l’inquiétude croissante liée à la menace japonaise (l’armée japonaise occupe Canton en octobre 1938) vont bouleverser la vie des Français de Hong Kong.
Dès le 20 juin 1940, deux jours seulement après l’Appel du 18 juin, le consul de France à Hong Kong, Louis Reynaud, adresse à Londres un télégramme où il fait part de l’indignation «de la colonie française de Hong Kong contre toute idée d’armistice et de paix séparée et [de sa] révolte à la pensée d’une telle trahison vis à vis des alliés et de l’humanité entière qui déshonorerait la France à tout jamais».
Quelques mois plus tard, le 19 septembre 1940, est officiellement créé le «Comité France Libre de Hong Kong», présidé par Lucien Biau, architecte. Le Comité diffuse de la propagande, publie une revue mensuelle, «France Libre», et participe à des émissions de radio diffusées à Hong Kong. Il s’occupe également des Français qui se portent volontaires pour combattre au sein des forces du général de Gaulle et qui ne peuvent s’embarquer à Shanghai pour rejoindre un territoire rallié à la France Libre. Soixante douze volontaires sont ainsi pris en charge par le Comité de Hong Kong, certains provenant d’autres régions de Chine ou d’Asie. Après des luttes d’influence et diverses péripéties, liées entre autres au passé controversé de Lucien Biau, la présidence du Comité de la France Libre de Hong Kong est confiée en mars 1941 à Emile Fouliard, chef d’entreprise et représentant en Chine de firmes d’armement. La vice-présidence revient à Pierre Mathieu, agent à Hong Kong de la compagnie Optong.
En juin 1940, les autorités de la colonie britannique décident de renforcer le dispositif de défense de Hong Kong, la menace japonaise se faisant plus pressante. Le Corps des Volontaires, «Hong Kong Volunteer Defence Corps», est constitué afin d’épauler les troupes régulières dont les effectifs ont été sensiblement réduits depuis fin 1939. Tous les Français ayant adhéré au Comité de la France Libre, une quarantaine, rejoignent ce corps des Volontaires. Un Comité interallié, où siège un représentant de la France, est chargé de surveiller le port afin de lutter contre les sabotages. Les autorités de la colonie décident aussi d’évacuer vers Manille les familles des fonctionnaires civils et militaires et 5600 personnes quittent ainsi le territoire. Certaines familles françaises rejoignent aussi l’Indochine.
Le 8 décembre 1941, un jour après l’attaque de Pearl Harbor, les forces japonaises stationnées dans le Guangdong envahissent Hong Kong. Les Français Libres du Corps des Volontaires participent tous à la défense du territoire, soit au sein des unités combattantes, soit dans la défense passive. Ils se battent aux côtés de soldats de l’Empire britannique, dont ceux de bataillons canadiens qui ont rejoint Hong Kong peu de temps avant l’invasion. Les combats durent jusqu’au 25 décembre et, le jour de Noël, le Gouverneur de Hong Kong, Sir Aitchison, signe l’acte de reddition de la garnison de Hong Kong.
Six Français Libres sont prisonniers de guerre, dont trois volontaires de la marine marchande en transit à Hong Kong alors qu’ils partaient rejoindre la France Libre. Deux combattants sont portés disparus et trois laissent leur vie pendant la bataille. Une stèle, érigée en 1948 au cimetière militaire de Stanley, rappelle leur sacrifice.
La communauté française a peu souffert. Un secrétaire annamite du Consulat de France a été tué dans les combats. Les dégâts matériels sont cependant importants. La Procure et Nazareth ont subi des bombardements aériens et les établissements des sœurs de Saint Paul de Chartres et ceux des Frères des Ecoles chrétiennes ont subi des pillages.
Trois mois après les combats, le 9 mars 1942, le ministère des Affaires étrangères de la France de Vichy décide de fermer le consulat de France à Hong Kong. Le consul Louis Reynaud reçoit alors comme instructions de remettre ses documents secrets, ses sceaux et ses codes de chiffrement au consulat de France à Canton. Le reste des archives, constitué de 18 caisses, est déposé dans les locaux de l’agence de la Banque de l’Indochine à Hong Kong.
Louis Reynaud, qui très tôt a manifesté des sentiments anglophiles et favorables à la France Libre, reçoit ensuite l’ordre de se rendre en Indochine, alors sous administration de Vichy. Mais, atteint par l’âge de la retraite, il demande et obtient l’autorisation de demeurer à Hong Kong. Il s’installe alors au consulat de France afin d’éviter les déprédations des locaux et les vols. Devenu simple particulier, il est cependant considéré par les autorités japonaises d’occupation comme le représentant officieux des intérêts français. En octobre 1942, soixante et onze Français sont encore présents à Hong Kong et certains, placés dans une situation matérielle difficile, sont secourus par l’ancien consul de France. Malade, Louis Reynaud décède à l’hôpital français de Hong Kong le 5 juillet 1943. A la demande du consul de France à Canton et comme l’avait fait avant lui le consul Reynaud, le père Vircondelet, procureur général en Extrême-Orient des Missions Etrangères de Paris, s’installe alors dans les locaux du consulat de France pour éviter le pillage des lieux.
Le petit groupe de Français qui demeure à Hong Kong pendant l’occupation vit dans des conditions difficiles. La capitulation du Japon en août 1945 et le retour des forces britanniques à Hong Kong en septembre mettent fin au calvaire de la population du territoire après quarante quatre mois d’occupation. Le consulat de France réouvre ses bureaux en janvier 1946.
Dès le 20 juin 1940, deux jours seulement après l’Appel du 18 juin, le consul de France à Hong Kong, Louis Reynaud, adresse à Londres un télégramme où il fait part de l’indignation «de la colonie française de Hong Kong contre toute idée d’armistice et de paix séparée et [de sa] révolte à la pensée d’une telle trahison vis à vis des alliés et de l’humanité entière qui déshonorerait la France à tout jamais».
Quelques mois plus tard, le 19 septembre 1940, est officiellement créé le «Comité France Libre de Hong Kong», présidé par Lucien Biau, architecte. Le Comité diffuse de la propagande, publie une revue mensuelle, «France Libre», et participe à des émissions de radio diffusées à Hong Kong. Il s’occupe également des Français qui se portent volontaires pour combattre au sein des forces du général de Gaulle et qui ne peuvent s’embarquer à Shanghai pour rejoindre un territoire rallié à la France Libre. Soixante douze volontaires sont ainsi pris en charge par le Comité de Hong Kong, certains provenant d’autres régions de Chine ou d’Asie. Après des luttes d’influence et diverses péripéties, liées entre autres au passé controversé de Lucien Biau, la présidence du Comité de la France Libre de Hong Kong est confiée en mars 1941 à Emile Fouliard, chef d’entreprise et représentant en Chine de firmes d’armement. La vice-présidence revient à Pierre Mathieu, agent à Hong Kong de la compagnie Optong.
En juin 1940, les autorités de la colonie britannique décident de renforcer le dispositif de défense de Hong Kong, la menace japonaise se faisant plus pressante. Le Corps des Volontaires, «Hong Kong Volunteer Defence Corps», est constitué afin d’épauler les troupes régulières dont les effectifs ont été sensiblement réduits depuis fin 1939. Tous les Français ayant adhéré au Comité de la France Libre, une quarantaine, rejoignent ce corps des Volontaires. Un Comité interallié, où siège un représentant de la France, est chargé de surveiller le port afin de lutter contre les sabotages. Les autorités de la colonie décident aussi d’évacuer vers Manille les familles des fonctionnaires civils et militaires et 5600 personnes quittent ainsi le territoire. Certaines familles françaises rejoignent aussi l’Indochine.
Le 8 décembre 1941, un jour après l’attaque de Pearl Harbor, les forces japonaises stationnées dans le Guangdong envahissent Hong Kong. Les Français Libres du Corps des Volontaires participent tous à la défense du territoire, soit au sein des unités combattantes, soit dans la défense passive. Ils se battent aux côtés de soldats de l’Empire britannique, dont ceux de bataillons canadiens qui ont rejoint Hong Kong peu de temps avant l’invasion. Les combats durent jusqu’au 25 décembre et, le jour de Noël, le Gouverneur de Hong Kong, Sir Aitchison, signe l’acte de reddition de la garnison de Hong Kong.
Six Français Libres sont prisonniers de guerre, dont trois volontaires de la marine marchande en transit à Hong Kong alors qu’ils partaient rejoindre la France Libre. Deux combattants sont portés disparus et trois laissent leur vie pendant la bataille. Une stèle, érigée en 1948 au cimetière militaire de Stanley, rappelle leur sacrifice.
La communauté française a peu souffert. Un secrétaire annamite du Consulat de France a été tué dans les combats. Les dégâts matériels sont cependant importants. La Procure et Nazareth ont subi des bombardements aériens et les établissements des sœurs de Saint Paul de Chartres et ceux des Frères des Ecoles chrétiennes ont subi des pillages.
Trois mois après les combats, le 9 mars 1942, le ministère des Affaires étrangères de la France de Vichy décide de fermer le consulat de France à Hong Kong. Le consul Louis Reynaud reçoit alors comme instructions de remettre ses documents secrets, ses sceaux et ses codes de chiffrement au consulat de France à Canton. Le reste des archives, constitué de 18 caisses, est déposé dans les locaux de l’agence de la Banque de l’Indochine à Hong Kong.
Louis Reynaud, qui très tôt a manifesté des sentiments anglophiles et favorables à la France Libre, reçoit ensuite l’ordre de se rendre en Indochine, alors sous administration de Vichy. Mais, atteint par l’âge de la retraite, il demande et obtient l’autorisation de demeurer à Hong Kong. Il s’installe alors au consulat de France afin d’éviter les déprédations des locaux et les vols. Devenu simple particulier, il est cependant considéré par les autorités japonaises d’occupation comme le représentant officieux des intérêts français. En octobre 1942, soixante et onze Français sont encore présents à Hong Kong et certains, placés dans une situation matérielle difficile, sont secourus par l’ancien consul de France. Malade, Louis Reynaud décède à l’hôpital français de Hong Kong le 5 juillet 1943. A la demande du consul de France à Canton et comme l’avait fait avant lui le consul Reynaud, le père Vircondelet, procureur général en Extrême-Orient des Missions Etrangères de Paris, s’installe alors dans les locaux du consulat de France pour éviter le pillage des lieux.
Le petit groupe de Français qui demeure à Hong Kong pendant l’occupation vit dans des conditions difficiles. La capitulation du Japon en août 1945 et le retour des forces britanniques à Hong Kong en septembre mettent fin au calvaire de la population du territoire après quarante quatre mois d’occupation. Le consulat de France réouvre ses bureaux en janvier 1946.
CR.
Sources : archives du ministère des Affaires étrangères, Paris.
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