jeudi 9 avril 2009

Henry Litton, 50 ans de francophonie à Hong Kong

Juriste reconnu, Henry Litton est aussi un francophile invétéré. Il a été président de l’Alliance française de Hong Kong pendant quinze ans. Charmant et discret, il revient avec modestie sur cinquante ans de passion pour la culture et la langue françaises.
Henry Litton est issu d’une famille eurasienne de Hong Kong. Il a fait ses études au Royaume-Uni dans les années 1950. Le premier contact avec la France a lieu en 1958. «J’étais étudiant en Droit, et je suis parti à l’université de Grenoble pendant trois mois, se souvient le juriste. Nous étions plusieurs dans une superbe maison sur la route Napoléon [surnom de la nationale 85]». Et de confesser: «C’était plus un séjour pour profiter de la vie en France et découvrir le pays que pour suivre des études! C’était en hiver, et j’ai d’excellents souvenirs».
De retour à Hong Kong, Henry Litton construit une brillante carrière, d’abord dans un cabinet privé, puis au service de l’Etat. Il n’oublie pas ses passions et entre au comité de l’Alliance Française en 1971. «Le directeur de l’époque, François Hudelot, était un grand ami, passionné de voile tout comme moi, souligne Henry Litton. Il est arrivé en 1967 et a organisé le premier réseau de l’Alliance à Hong Kong». Le juriste se souvient d’une Alliance française toujours en ébullition. «Les milieux étudiants étaient plus actifs qu’aujourd’hui dans les années 1970, il y avait fréquemment des grèves et les jeunes professeurs français qui venaient étaient souvent de gauche radicale: c’était agité!» C’est aussi une période de croissance des effectifs et le centre s’agrandit avec des locaux à Kowloon.
En octobre 1985, le juge devient président de l’Alliance Française de Hong Kong, fonction qu’il occupera jusqu’en 2000. Quinze années riches en événements pour l’ancienne colonie britannique. «Depuis 1984, nous savions que la rétrocession aurait lieu… Est ensuite venue la période de Tien An Men, et il y avait donc une grande agitation sociale ; les gens étaient très inquiets». Le Canada offre alors de nombreuses opportunités d’immigration. «Parler Français représentait un avantage certain dans les dossiers, et nos effectifs ont donc pris une ampleur considérable, s’étonne encore l’ancien président. Nous sommes devenus la plus grande Alliance française du monde par le nombre d’étudiants, avec six centres et 12 000 inscrits chaque année…»
Henry Litton laisse ensuite ces lourdes charges à d’autres, mais continue à se passionner pour la culture française: «Je suis abonné à des revues pour suivre les nouveautés, et j’ai toujours un livre en Français en cours…». Dernier en date, la saga historique Fortune de France de Robert Merle. Cette passion pour la France s’est transmise à la famille: «ma fille s’est même mariée à un Français! Elle vit maintenant près de Béziers; c’est pour moi l’occasion de visiter davantage le pays».
Pour son travail et son investissement pour le rayonnement de la francophonie, Henry Litton a été fait chevalier de l’Ordre national du mérite puis, en 1999, chevalier de la Légion d’honneur. Juriste reconnu à Hong Kong et célèbre dans sa profession, Henry Litton est aujourd’hui juge honoraire à la Cour d’appel final ; le tribunal en question est situé dans l’ancien bâtiment de la procure des Missions étrangères de Paris, sur Battery path à Central. La francophonie peut avoir de la suite dans les idées…

FD.

Sources : remerciements à M. Henry Litton pour ses informations et le temps qu’il nous a consacré ; www.encyclopediefrancaise.com; Alliance Française de Hong Kong.

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